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Collectif Neon
3 septembre 2007

Un récit

Les émois oubliés.

 

J’avais 13 ou 14 ans. Il faisait très beau. J’allais bien, je me sentais libre. Ce souvenir de sensation de liberté me laisse penser qu’il s’agissait plutôt de la fin du printemps. Avec la perspective des longues vacances d’été. A l’école il n’y avait plus rien à faire.

 

Je ne me rappelle plus si c’était à cette époque ou avant que la sensation de solitude et de différence avait commencé à gagner du terrain dans mon cœur.

 

J’étais différent de tous mes camarades de classe, je ne traînais pas avec eux, je lisais, je m’intéressais à l’histoire, je rêvais. Eux, ils fumaient ensemble, regardaient les cartes de jeux pornos, s’enfermaient dans les cabines à la piscine, ne savaient pas nager. Moi je nageais bien !

 

Je n’arrivais pas être comme eux.

 

La solitude et une vague impression d’être différent, me faisaient souffrir. J’aurais tellement voulu avoir un ami. Certes, j’étais lié avec Pierre que je défendais. Oui, il faisait partie des victimes, maigre et en plus portant un nom difficile : Poule.

 

C’est alors que j’ai rencontré Mathieu. Il a surgi de nulle part, soudainement. Il me ressemblait un peu. De même taille. Nous sommes allés derrière la nationale, près du barrage. Là, il y avait un champ abandonné, l’herbe y poussait très haut. Nous avons confectionné une tente, en nouant les brins d’herbe. Nous nous sommes installés à l’intérieur. D’abord assis, nous observions les voitures passer. Nous nous racontions nos vies. La sienne était un peu triste, élevé par sa mère, il ne connaissait pas son père. A l’époque j’étais pétri de préjugés. Sa situation me paraissait sulfureuse. Et puis, j’avais toujours en mémoire que ma mère m’avait interdit à plusieurs reprises de fréquenter certains de mes copains, et parmi eux, Marek, mon meilleur ami d’enfance.

 

Je ressentais un léger malaise. Je crois que lui aussi.

Je me rappelle de sa bouche, ornée d’un duvet noir.

 

Nous nous sommes couchés côte à côte. Je me rappelle avoir ressenti comme une brûlure, ma gorge est devenue sèche. Je crois que lui ressentait exactement la même chose.

 

Sans nous en rendre compte, nous sommes tombés amoureux l’un de l’autre.

 

Par la suite, nous nous croisions de temps à autre, j’étais gêné, lui aussi, sans comprendre pourquoi.

 

Aujourd’hui, je suis sûr que j’ai loupé ma première histoire d’amour. La suivante ne devait m’arriver que 13 ans plus tard, à Paris.

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Commentaires
N
Mon cher Enfant,<br /> depuis londtemps, je me bouche les oreilles et pas seulement pour nager.
S
tu nages super bien mais tu te tues les oreilles à chaque fois alors à quoi bon ???<br /> <br /> Ce message ne cherche pas à décourager l'auteur mais à le provoquer (comme d'hab ^^)
Collectif Neon
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